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Emaillerie

L'histoire des émaux au sein de l'abbaye

C'est dans l'immédiat après-guerre que l'atelier d'émaux de Ligugé a été créé. Il fallait trouver de nouvelles ressources pour faire vivre la communauté et l'idée de cet artisanat d'art a été lancée par le P. Jean Coquet. Il a installé l'atelier avec des moyens de fortune, dans les anciens locaux de l'imprimerie, au fond du jardin, construisant lui-même le four qui fonctionnera jusqu'en 1990. A côté de la fabrication de pièces de série, destinées immé-diatement à la vente, le P. Coquet se lance dans une aventure extra-ordinaire qui va faire la renommée de notre atelier : il transpose en émail les œuvres de peintres contempo-rains. C'est ainsi que des artistes aussi prestigieux que Rouault, Braque, Marchand, Manessier, Goerg, etc. acceptent de voir leurs toiles transcrites dans cette nouvelle matière. Les moines émailleurs se prêtent volontiers eux-mêmes au jeu de la création, avec plus ou moins de bonheur. Mais parmi eux, un artiste émerge : le Frère Pascal dont les œuvres sont reconnues par tous pour leur grande qualité. Des expositions à Paris, mais aussi à New-York ou Tokyo font connaître notre atelier. Si à la fin des années 1970 et dans les années 1980, ce travail d'art connaît un déclin, les années 1990 voient sa reprise avec de nouveaux émailleurs et de nouveaux noms de la peinture : J. Chaintrier, A.-M. Bavoux, D. Dumoulin, etc. A nouveau une série d'expositions permet à un large public de découvrir, à côté des œuvres de la première période, les créations récentes. Enfin, depuis quelques années, en lien avec le Festival de Bande Dessinée de Ligugé, notre atelier s'est lancé dans la collaboration avec des dessinateurs de renom du 9° art pour réaliser des émaux en séries très limitées destinées aux collectionneurs d'objets para-BD. Passée la première surprise de voir des moines s'intéresser à leur travail, les dessinateurs se montrent curieux de découvrir la technique de l'émail qui permet à leurs personnages de vivre sous une nouvelle forme. Une galerie, à l'entrée du monastère, permet aux visiteurs de voir un certain nombre des émaux réalisés au long de ces quelque soixante ans d'histoire de notre atelier.

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3 émaux pour l'Armistice
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Emaux de séries

croix de poitiers
Vierge Marie
Croix en émail dans un cadre

La production ordinaire de notre atelier se répartit en plusieurs séries. La première est la reproduction de vitraux d'églises ou de cathédrales. C'est ainsi que les grandes verrières de Chartres, Bourges, Beauvais ou encore Reims nous fournissent des modèles extraordinaires. Sans oublier, bien sûr, la cathédrale de Poitiers dont nous avons utilisé le vitrail du chœur pour réaliser une crucifixion qui est un de nos modèles les plus importants.

 

La vierge Marie dorée

La deuxième série est d'un style très différent : la technique de la grisaille d'or consiste à peindre à la poudre d'or sur un fond d'émail, généralement sombre pour faire jouer les contrastes. Cette technique permet des réalisations à la fois austères et très nobles et se prête tout particulièrement à la copie de statues, le grain de l'or restituant le modelé des visages.

Saint Martin Le partage du manteau

Saint Martin Le partage du manteau

Rivière en train de réfléchir

Rivière en train de réfléchir

Peugeot P108

Peugeot P108

Email P. François

Email P. François

Emaux

Emaux

Travail des émaux

Travail des émaux

Sortie du four des émaux

Sortie du four des émaux

Travail des émaux

Travail des émaux

Travail de l'émail

A l'origine, l'émail s'apparente à un cristal incolore et transparent. Il est ensuite coloré par des oxydes métalliques. Il s'utilise en poudre très fine, le plus souvent. Mais il peut aussi être utilisé en cristaux plus ou moins gros qui permettent d'obtenir des effets variés et intéressants pour certaines créations. Notre atelier réalise des émaux sur cuivre. La première étape du travail consiste donc en la découpe de grandes feuilles de cuivre au format désiré.

Vient ensuite le galbage qui donnera à la plaque de cuivre une plus grande résistance lorsqu'elle sera soumise à l'épreuve du feu. Au dos de la plaque, un contre-émail aidera également à la rigidifier. Une couche d'émail transparent est posée, puis c'est la première cuisson. C'est alors que le travail le plus délicat se fait : la pose des différentes couleurs d'émail, soit ensemble, soit séparées par de nouveaux passages au four.

A la sortie du four, l'émailleur voit enfin le résultat de son travail et décide si la pièce est bonne, réclame encore des retouches et des cuissons, ou bien ne mérite… que le pilon. L'émail accepté est alors encadré.

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